Logement
Jeudi 09 Février 2012

La maraude sociale aussi en vigilance grand froid

L'équipe mobile de Moselle-Est du Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) veille plus que jamais sur les personnes vivant en habitat précaire. En cette période, c'est même « Une question de survie. »

Pierre Nierenberger ausculte un des squats situé en ville. Photo Thierry NICOLAS
 

Depuis le 1er novembre, une équipe de trois personnes part chaque jour à la rencontre de celles et ceux qui n'ont d'autre solution que de s'installer dans un squat, un abri de fortune, sous un pont, voire même dans une grotte...

« La météo change surtout les points de vigilance, nous sommes dans des froids extrêmes, et pour les personnes qui vivent dans la rue ou les endroits non chauffés, le pronostic vital peut être engagé », assure Pierre Nierenberger, chef de service au CHRS, structure basée rue de Geiger, et dépendant de l'Union départementale des associations familiales (Udaf).

L'équipe en question est composée de Perrine Dieh, assistante sociale, Kévin Guichard, conseiller en économie sociale et familiale, et de Valérie Duval, qui porte la double casquette de monitrice éducatrice et de psychologue. « Cette complémentarité est intéressante, nous sommes dans un mélange de compétences. »

« Convaincre sans contraindre »

« Sans partenariat, nous ne sommes rien, c'est une équipe qui tourne sept jours sur sept, on essaie de déjà de faire face aux situations connues, précise également Pierre Nierenberger, nous allons d'abord aller vers des cas qui nous sont signalés. Et une fois sur place, on essaie de convaincre sans contraindre. Il faut que les gens en situation de précarité prennent conscience qu'ils sont en danger de mort. »

Quant aux précieux relais dont dispose le CHRS, il peut s'agir des centres communaux d'action sociale de Saint-Avold, Forbach, Bitche ou Stiring-Wendel, des associations comme les Restos du coeur, des antennes de toxicomanie ou du centre 115. « Ce peut être aussi des particuliers, mais c'est moins fréquent », ajoute le responsable.

Une zone immense à prospecter

A la demande de la Direction départementale de la cohésion sociale, la maraude s'effectue pour le quatrième hiver consécutif, et le trio assure ses tournées muni de couvertures, de café chaud et de repas lyophilisés.

Les trois personnes mobilisées jusqu'au 31 mars sont engagées via des contrats à durée déterminée. « Avec le froid, l'attention augmente, mais la grande difficulté, c'est l'étendue du secteur, qu'il fasse 10° ou -20°», constate Pierre Nierenberger.

L'équipe mobile intervient en effet dans tout le Bassin houiller et le secteur de Sarreguemines-Bitche, et au quotidien, les trois grands pôles de population (Saint-Avold, Forbach et Sarreguemines) sont inspectés.

Des refus parfois

« Il s'agit d'aller voir les gens, mais aussi de débuter un travail de réorientation. En période de grand froid, on atteint des sommets en matière d'hébergement. » L'urgence consiste alors à inviter les plus démunis à rejoindre un endroit chauffé. « On ne peut pas pousser les murs, mais même si on dépasse le nombre de lits, on peut trouver des solutions », argumente Pierre, qui précise que, outre l'accueil rue de Geiger, le CHRS peut répartir les hébergés en divers lieux, il peut s'agir d'un appartement ou d'un hôtel social, comme c'est le cas à Stiring.

« En cas de refus, on passe tous les jours, et si on estime qu'il y a quand même danger, on peut faire appel aux pompiers ou à la police, mais il ne faut pas non plus donner envie aux personnes de se bloquer ou d'aller ailleurs. »

Philippe CREUX.

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